« Les perturbateurs endocriniens, le temps de la précaution » : c’est le titre du rapport présenté le 13 juillet par Gilbert Barbier, sénateur du Jura. Ce rapport, approuvé le 12 juillet par l’OPECST, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, souligne les inquiétudes face à l’augmentation des maladies liées au système hormonal.Tests internationaux, information des consommateurs et interdiction des pertubateurs endocriniens pour les femmes enceintes et les jeunes enfants figurent parmi les propositions.
Les cancers hormono-dépendants, comme le cancer du sein, sont en augmentation, ainsi que les problèmes de fertilité et les malformations urogénitales. « De nombreuses études sortent sur ces problèmes, explique Gilbert Barbier. Beaucoup de ces substances sont présentes dans notre entourage. » Le rapport ajoute que les données scientifiques rendent crédibles un lien entre ces substances et les maladies. « Les perturbateurs endocriniens remettent en cause la toxicologie classique, poursuit le sénateur. Il n’y a pas de linéarité entre les doses et les conséquences. » Il souligne que pour beaucoup de personnes, cela n’a pas d’incidence. « Ce qui est important, c’est la fenêtre d’exposition », continue-t-il. Les femmes enceintes et les très jeunes enfants sont plus exposés que les autres.
Le sénateur propose une action en trois volets. Tout d’abord renforcer l’effort de recherche et aboutir à la validation de tests internationaux pour détecter ces substances d’ici 2013. Il faut également prévenir. « La question est de savoir s’il ne faut pas un peu caricaturer le danger », souligne Gilbert Barbier. Il préconise l’apposition d’un pictogramme similaire à celui présent sur les bouteilles d’alcool pour les femmes enceintes. Il souhaite enfin que soit affirmé au niveau européen l’objectif d’interdire les perturbateurs endocriniens pour les femmes enceintes et les jeunes enfants. Le sénateur parle également d’une interdiction raisonnée, « il faut accélérer la disparition d’un certain nombre de molécules dont on sait qu’elles sont particulièrement nocives. »
Les pertubateurs endocriniens comprennent des substances chimiques d'origine naturelle (oestrogènes, progestérone, testostérone, phyto-oestrogènes) ou de synthèse, et des substances anthropiques issues de l'industrie chimique (phtalates, bisphénol A, métaux lourds...) et phytosanitaires (herbicides, fongicides, insecticides...).
Cécile RABEUX